5. Bienvenue dans un film normal

Pourquoi tant d'engouement à la sortie du soi-disant "Film du siècle" (entendu à la radio) j'annonce, Bienvenue Chez Les Ch'tis . ?

Passé la première demi-heure, qui franchement, serait au film ce qu'un complément circonstanciel est à une phrase (à savoir, pas necessaire), on se dit "Bon, quand est-ce qu'on rigole?" . Oui, parce que le coup du "Je-me-lève-pour-dire-au-revoir-alors-que-je-suis-en-fauteuil-roulant" était prévisible, tellement, que je croyais que la fin de l'entretien n'allait pas finir si... ordinairement.
Ensuite, une fois dans le NOOOOOrd (Merci Galabru, mais qu'est-ce-que vous faites là ? Vous jouez au complément circonstanciel vous aussi ?), et surtout, une fois les gags de la bande-annonce tous épuisés, le film parait soudain complètement sec, malgré les trombes d'eau et les chutes de neige prévues.
Certes, deux séquences, sont de ce qu'on pourrait qualifié de "drôle". Celle de la commande au restaurant, dans la langue du terroir (à un serveur parisien, la chute !) et celle de la tournée du facteur, complètement démoli, avec son directeur, complètement démoli également. Ici, tous les adeptes de la bouteille pourront applaudir les prestations de Kad et Dany, qui jouent merveilleusement bien les déchirés. Enfin, le film se voulant à la portée de tout le monde, même les autres pourront applaudir hein.
De la même façon (notez les mots de liaison, c'est mon prof de littérature qui serait aux anges), ces gags qui sont déja que trop rares, ne sont pas (d'une grande finesse, on l'aura remarqué) d'une originalité à toute épreuve. Rappelez-vous Le Diner de Cons et son si célèbre "Il s'appelle Juste Leblanc etc...", et maintenant analysez le fragment de dialogue "J'l'appelle et j'lui dis quoi etc...". Et oui, sensiblement la même chose, sans les mimiques de Villeret.
Tout ceci, sans parler du synopsis, d'une banalité à faire palir Amanda Lear. Le héros a la "belle meuf" quoique un peu niaise, et oui Zoé, on ne peut pas tout avoir d'un coup, et le "brave" finit par se faire aimer de "la brave" et finit également par lacher sa mère (Tangui ça vous rappelle quelque chose ?). Le tout se termine sur BO de mariage au carillon de beffroi... BIENSUR. La fin de la fin, c'est à dire une fois toutes les intrigues dénouées, le héros directeur de poste doit quitter ce cher Nord Pas de Calais, les larmes aux yeux, COMME PREVU.
Alors quel était le but de ce film ? Nous faire découvrir cette région si chaleureuse et accueillante (épithète servant à qualifier chaque région de France, je le rappelle) en jetant à terre tous les clichés qui l'étouffent ? Alors, la mission est-elle accomplie ? Bon, dans la première partie du film, c'est cliché nous sont servis à la pelle, sur un plateau : on ne comprend rien à ce qu'ils disent, il y fait un moche temps etc... Deuxième partie du film : il pleut dès le panneau passé, et on croit que Dany a une rage de dent après une mauvaise chute. Première impression ratée... Par la suite, on pourrait croire que le film se passe dans une autre région, on s'habitue à l'accent (et même, on le comprend), il ne fait pas si moche, c'est presque gagné alors ? Et non, BOUM, séquence de l'ancienne cité minière et on replonge dans une éxagération morbide de l'image que l'on se fait du NOOOOrd (Ah! Galabru!), mais tout est bien qui finit bien, c'est sur une bonne impression que l'on ressort du cinéma : "Finalement, le Nord, c'est pas si terrible tu crois pas papy ?" quand tout à coup on entend maman "Héé chtite biloute, tu chortira les quiens après l'marwouale HEIIIN ?!"

Comments

[ashu]

Il faut savoir aprecier le classique aussi.
Il n'est pas plus prévisible que tous les films ou tu a telement ris que tu en sortais tout le temps les repliques...(diner de cons, les bronzés)

[[BehindTheMoon]]

Perso j'ai bien aimé. Pas adoré mais bien aimé. Un rayon de soleil pendant l'hiver ;)